Le port du Pertuis

 


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Contact :  04 90 50 83 65 Mr. Del Corso

Association regroupant des pêcheurs professionnels et quelques plaisanciers ; comme quoi tout le monde, avec un peu de bon sens, peut vivre en harmonie dans un milieu qui en fait vivre certains, et qui pour les autres est un formidable terrain de jeu. Le respect mutuel en est le ciment.

Janvier 2002 : Oursinade
Printemps : Opération port propre
Fêtes de la Saint-Léger : Course de baignoires

- ouvert à tous.
- équipage de 2 personnes
- âge minimum : 12 ans
- 1 gilet de sauvetage par marin
- baignoire équipée d'un bout de 2 mètres de long et d'une bouée
- dimensions maximales :

longueur : 2 mètres
largeur : 0,70 mètre
profondeur : 0,70 mètre

Tableau de Jean Marignan

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Le Port du Pertuis. Nous sommes en 1763. L'embouchure du Rhône n'est pas encore navigable, tout le blé qui descend du Rhône pour Marseille, ainsi que le bois de construction pour la marine du Roi, doivent être déchargés en Arles, puis rechargés dans d'autres bateaux à l'endroit le plus proche, en l'occurrence Saint-Chamas.

Il n'y a pas de port à Saint-Chamas, juste une anse, suffisante pendant longtemps car, jusqu'au Moyen-age, les bateaux pouvaient s'approcher très près de la côte. Mais ce n'est plus le cas au milieu du XVIIIème siècle à cause du canal de la Touloubre (dit de la Poudrerie) qui provoque un comblement progressif.

 La construction d'un nouveau port est le seul moyen de sauver la voie commerciale maritime qui aboutit à Saint-Chamas, décision prise par la municipalité le 23 août 1772 : le port sera situé " à l'ouest de Saint-Chamas, sur la même ligne de la petite place visant à la plage du bord de l'Étang". Le choix de cet emplacement va gravement hypothéquer le développement économique du port car :

  •  cette partie de l'Étang se comble petit à petit.
  •  l'accès aux quais ne peut se faire par le Nord, à cause de la Poudrerie, ni par le Sud (marais) ; il ne peut s'effectuer que par l'Est, en passant sous la colline du Baou par le passage de la Goule - tout au moins jusqu'à son éboulement en 1863.

Les travaux ne commencent que le 9 mars 1775 (à cause de la mort de Louis XV en 1774) .... et ne se termineront jamais. Pourquoi ?

Le montant des travaux est important, la commune de Saint-Chamas ne peut faire face seule à une telle dépense. Aussi, d'autres communes appelées à utiliser ce nouveau port pour le commerce de leur huile et de leurs olives essentiellement, co-financent une partie des travaux ; ce sont : Grans, Pelissanne, Lançon et Miramas. Or, le 26 juillet 1779, la province d'Aix accepte de financer la suite des travaux (24 000 livres), mais à hauteur de 25% seulement, Saint-Chamas et les autres communes devant fournir le reste. La réaction de toutes ces autres communes est immédiate : entre août et octobre 1779, elles se retirent, arguant que ce port ne leur est d'aucune utilité ou de l'état déplorable des routes d'accès. Saint-Chamas ne peut mettre que 9000 livres.

La Révolution vide le village de ses forces vives : en 1793, 300 soldats et 150 marins de Port-Chamas servent la République, les charpentiers et les calfats sont partis, l'administration révolutionnaire n'entretient plus le port, la vase et les immondices le comblent petit à petit. Le 7 novembre 1792, le maire, Toche, constate l'arrêt du commerce. Seule la pêche côtière connaît une certaine prospérité (poissons, coquillages - essentiellement les moules).

Saint-Chamas, qui a perdu un tiers de ses habitants, ne compte plus que 2000 âmes en 1804 et seule la Poudrerie exercera, durant cette période, une activité commerciale accrue. L'apport des vases et limons est si important que les bateaux de commerce ne peuvent plus pénétrer dans un port achevé depuis à peine plus de 20 ans. Napoléon, dans son rêve de faire de l'Étang un grand port de commerce et de guerre, va le faire draguer et faire faire quelques travaux : allongement des digues, réfection des quais. Mais on rejette dans l'Étang, à peine à 300 mètres du rivage, les boues enlevées !... De plus, à cause de l'envasement, les quais ne sont plus assez hauts et les inondations fréquentes. Il faut donc les surélever.

L'extension considérable de la Poudrerie à partir du milieu du XIXème siècle accroît le trafic maritime. Dragué à nouveau en 1817, 1818 et 1823, le port est entièrement remis en état entre 1840 et 1842, sous le règne de Louis-Philippe. Le trafic reprend sur l'Étang, grâce à l'aménagement du port de Bouc. Pour la première fois, le port est réservé exclusivement aux bâtiments de commerce, des quais et des digues étant construites dans l'anse de la Sente pour les bateaux de pêche.

Sous Napoléon III, le port est refait et agrandi : les quais sont portés à 60 mètres de long sur 40 mètres de large, et la profondeur à 2,75 mètres. Mais, bâtis sur un terrain non consolidé, les quais s'enfoncent peu à peu.

Malheureusement pour le port commercial remis à neuf, deux évènements vont compromettre son avenir :

  •  la construction de la voie ferrée à partir de 1841.

  •  l'accroissement du tonnage des navires qui ne rentrent plus dans l'Étang de Berre et encore moins dans le port de Saint-Chamas qui continue à s'envaser inexorablement.

Petit à petit, le trafic ferroviaire supplante le trafic maritime et la pêche reste la seule activité permanente du port. La période faste de cette activité s'achève vers 1930, après le terrible hiver de 1929, avec un sursaut pendant la période 1939-44, à cause des restrictions.

La plaisance apparaît sur l'Étang à partir des années 20 - il ne faut pas perdre de vue que de nombreuses plages étaient régulièrement fréquentées, même à Saint-Chamas au lieu-dit "La Digue", et se développe à partir des années 50.

           Patrick Méry-Costa - Saint-Chamas Octobre 2001

Sources : 
Le golfe de Saint-Chamas de 1600 à 1985 - Paul Lafran et Elise Cardou.
La grande misère de Saint-Chamas le Riche aux XVII et XVIIème siècles - Paul Lafran.

Remerciements à la bibliothèque municipale de Saint-Chamas.