La Poudrerie |
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Par acte du 20 mars
1690, la surverse des eaux du canal des moulins fut
vendue au Roi "pour s'en servir au travail du
marteau à poudre que sa Majesté fait construire
au dit-lieu de Saint-Chamas". De quelques hectares
au début, elle occupe aujourd'hui plus de 100 hectares
en gagnant par des digues et des remblais sur les marais
de l'étang. Certains arbres sont plusieurs fois
centenaires.
La Poudrerie, qui a fait vivre plusieurs générations
de Saint-Chamasséens a aujourd'hui cessé toute activité.
Au cours de sa
longue existence, de très nombreux ouvriers poudriers
ont payé de leur vie un très lourd tribu à Celle qui
les fît vivre.
Pour mémoire rappelons, entre plusieurs autres, la
terrible explosion du 16 novembre 1936 qui fît 53 morts
et plus de 200 blessés.
Historique
de la Poudrerie de Saint-Chamas
Rue Auguste Fabre
(1690-1974)
" Il est des lieux chargés d'histoire, des sites qui portent la mémoire de tout un village."
Dans le paysage de Saint-Chamas, la Poudrerie Nationale semblait être éternelle. Des 2 hectares et demi de ses débuts, elle atteignit 135 hectares, pour la plupart gagnés sur les eaux par endiguements successifs.
Après 300 ans d'existence, ses portes se sont fermées et chaque famille a perpétué depuis, son épopée faite de souffrances et de bons souvenirs.
Les installations furent démontées et éparpillées vers d'autres sites de production laissant la nature reprendre ses droits. C'est elle qui s'offre à nos regards, c'est elle qui libère la mémoire des lieux dans un spectacle sauvage d'une vie qui ne s'est pas arrêtée.
Aujourd'hui si le souvenir de l'activité humaine reste figé dans des vitrines commémoratives, l'oeuvre de la nature apparaît comme la véritable éternité.
"Il est des lieux chargés d'histoire qui ne meurent jamais."
Création de la Poudrerie
Par acte du 20 mars 1690, la surverse des eaux du canal des Moulins (actuellement canal de la Poudrerie) fut vendue au Roi... pour s'en servir au travail du martinet à poudre que Sa Majesté fait construire audit lieu de Saint-Chamas...
Telle est la seule indication que l'on possède sur l'origine de la Poudrerie.
En outre, depuis sa création jusqu'au XIXème
siècle, aucun document relatif à l'existence de la
Poudrerie n'existe dans les archives.
C'est au moulin de l'Abba qu'en 1670 les eaux réunies
du canal de Crapponne et de la Touloubre furent dérivées
pour venir actionner à Saint-Chamas les roues de divers
moulins à blé.
Le canal a été commencé en 1672 et a fonctionné en
1683.
* Distance de la commune de Cornillon à la grande vanne
: 850 mètres, pente : 0,007p/m.
* Longueur du canal depuis la grande vanne jusqu'au
bassin de partage avec le moulin à blé dans l'intérieur
de la Poudrerie : 3680 mètres.
* Largeur du canal y compris les berges d'après les
titres d'achat du terrain : 18 pans (dont 10 pour le
canal et 8 pour les berges) soit 4,50 mètres.
Ce n'est qu'en 1823 que l'État devient propriétaire de la totalité des eaux de la Touloubre, et le canal changea de nom (canal de la Poudrerie au lieu de canal des Moulins).
Historique de sa création
Pendant
que le canal se construisait, le long de la rivière de
l'Huveaune, de nombreux martinets à poudre s'échelonnaient
sur le territoire d'Aubagne et tous étaient employés
à la fabrication de la poudre noire dont les Armées du
Roi, terrestres ou navales, faisaient alors une grande
consommation.
Or, les eaux de l'Huveaune n'étaient pas très
abondantes, et, lorsque les paysans du terroir
arrosaient leurs champs, c'était au préjudice des
martinets dont le fonctionnement se trouvait interrompu.
Sur les instances de Monsieur DE ROUVRE, Intendant de la Marine, le lieutenant général, comte de GRIGNAN avait pris une ordonnance qui, en fait, interdisait aux Aubagnais l'usage des eaux d'arrosage pendant toute la semaine et n'en autorisait l'emploi que dans la journée du dimanche, au désespoir des intéressés qui ne pouvaient plus user de cette eau si nécessaire aux cultures.
Aussi, Monsieur J.A. DEYDIER, grand propriétaire et consul (Maire) d'Aubagne, fort de l'appui de ses administrés, alla voir le lieutenant général et plaida-t-il auprès de lui, avec celle de ses concitoyens, sa propre cause. Le lieutenant général reconnut la valeur des arguments qui lui étaient présentés ; mais il ne pouvait modifier son ordonnance sans en avoir référé à Monsieur DE ROUVRE. Il ne put rien obtenir de ce dernier dont les besoins en poudre devenaient de plus en plus importants. Tenace, Monsieur DEYDIER faisait souvent le voyage de Toulon pour se renseigner auprès de ce Monsieur DE ROUVRE sur la date à laquelle l'eau serait aux Aubagnais.
Or, un jour où il avait dû être plus pressant, Monsieur DE ROUVRE, excédé, lui demanda à brûle pourpoint de lui indiquer un moyen pour avoir plus d'eau à la rivière ou bien de lui trouver quelque endroit où il y eut une plus grande quantité d'eau, d'accès facile, où l'on pourrait transférer les martinets afin qu'ils n'incommodassent plus personne.
Comme il ne fallait pas songer à augmenter le débit de l'Huveaune, restait à trouver un endroit où transférer les martinets.
Monsieur DEYDIER connaissait bien la Provence et il usa de ses moyens pour prouver qu'il existait à Saint-Chamas un emplacement des plus propices, que l'on pourrait y aller par mer pour faire tous les transports nécessaires, qu'il y passait un canal où il y avait beaucoup plus d'eau que dans celui d'Aubagne, eau qui se jetait dans l'Étang de Berre, qu'on pourrait construire également des moulins à blé pour faire les farines du Roi. Les martinets seraient édifiés au bord de l'Étang et n'incommoderaient personne ; les eaux étant calmes, les embarquements seraient faciles.
Monsieur l'intendant DE ROUVRE fit visiter les lieux ; il lui fut confirmé que les dires de Monsieur DEYDIER étaient exacts. Des propositions de transfert furent faites à Versailles, le projet fut exécuté et c'est ainsi que fut crée la
POUDRERIE DE SAINT-CHAMAS.
Après un recrutement massif de plus de 500 personnes en 1950, elle voit son activité décroître et ferme définitivement ses portes en 1974, provoquant ainsi le déclin de notre commune.
Au
cours de sa longue existence, de très nombreux ouvriers
poudriers ont payé de leur vie un très lourd tribu à
Celle qui les fît vivre.
Pour mémoire rappelons, entre plusieurs autres, la
terrible explosion du 16 novembre 1936 qui fît 53 morts
et plus de 200 blessés.
Photos prisent après les explosions.
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